AccueilElsa Escaffre du Master Création littéraire devenue autrice et plasticienne
arton3640.jpg

Elsa Escaffre du Master Création littéraire devenue autrice et plasticienne

Mis à jour le : 05/12/2023

TrajectoiresAgenda

Elsa, ancienne étudiante et diplômée du Master Création littéraire de l’UFR Lettres et Sciences Humaines porté par l’université Le Havre Normandie et l’École Supérieure d’Art et Design du Havre (ESADHaR) nous parle aujourd’hui de son tout premier roman “Sans chichi” paru en janvier aux éditions Christian Bourgois. Ce roman est né suite au décès de Jacques Chirac le 26 septembre 2019. Elsa nous en dit plus dans ce portrait.


Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai suivi une formation aux Beaux Arts de Lyon, puis au sein du Master de Création littéraire du Havre. Au fil du temps, j’ai développé une pratique artistique articulée autour de l’écriture et des formes plastiques contemporaines. Dans mon travail, j’explore le langage sous différents angles : écrits, installations et objets, lectures-performances… Je conçois également des éditions, des objets graphiques et littéraires. Sans chichi, mon premier roman, est paru en janvier 2022 aux éditions Christian Bourgois. J’en ai débuté l’écriture en 2019. Ces dernières années, j’ai également mené des projets et actions de médiation culturelle et conçus des outils pédagogiques destinés à la découverte de la création littéraire. Je continue à expérimenter et à chercher de nouvelles manières de placer l’écriture en et hors du livre.


Quel a été votre source d’inspiration pour l’écriture de ce roman ? De quoi parle ce livre ?

Aussi étonnant que ça puisse paraître, c’est l’annonce et surtout la médiatisation de la mort de Jacques Chirac qui a enclenché le travail d’écriture. Il ne s’agissait en aucun cas d’écrire une biographie ou un hommage mais plutôt de voir comment cette figure d’ancien chef d’état représentait un marqueur générationnel, véhiculait tout un imaginaire, notamment relié aux années 90 et à l’enfance des trentenaires d’aujourd’hui. La disparition de ce personnage politique entre alors en résonance avec la figure d’un grand-père. Sans chichi explore le rapport à la mort, tant du côté de la sphère publique (rituels, usages) que dans sa trivialité, sa brutalité dès lors que ce deuil concerne un proche. La narratrice, en résidence d’écriture dans une Usine, évoque aussi son processus d’écriture, les gestes d’assemblage du texte. Sans chichi est donc hybride, il intègre des jeux typographiques et propose un tissage entre une narration et une collecte de matériaux langagiers.


Étudiante en master création littéraire, parlez-nous de votre formation ? Qu’en retenez-vous ?

J’ai beaucoup apprécié mon passage au Master de Création littéraire. Ces deux années ont été une période riche et formatrice. J’ai mis à profit le temps pour faire des expériences d’écriture seule ou en collaboration. Il était vraiment précieux de pouvoir échanger avec d’autres : auteurs et autrices, étudiants et étudiantes, intervenants… Cette diversité d’approches, de parcours, d’apports théoriques, littéraires, artistiques permet de se questionner, d’être curieux, attentif aux productions des autres ainsi que de réfléchir au rapport qu’on entretient avec l’écriture. Ainsi, en s’essayant à diverses pratiques/méthodes, on peut finir par trouver une manière de produire qui nous est propre et une écriture singulière.


D’autres projets de livre en tête ?

Des projets autour du langage, oui bien sûr. Mais je ne considère pas le livre comme la seule et unique manière de faire vivre le texte. Je suis en train d’imaginer des lectures, performances, « spectacles » si l’on peut dire autour de Sans chichi. Le livre se poursuit, se transforme au travers d’autres médiums, d’autres cadres de représentation. J’ai aussi en tête certaines choses mises en attente et qui restent à développer comme des installations ou éditions que j’ai amorcées et qui avaient besoin d’un temps de maturation supplémentaire.


Un message à faire passer aux étudiants désireux d’entreprendre l’écriture d’un roman ?

Ecrire demande du temps et sans doute une certaine forme de discipline, en tout cas, une implication et un engagement. Je crois fermement qu’il n’y a pas de recette, pas de méthode magique, infaillible. Il faut accepter et prendre en compte les moments de doute, les erreurs d’aiguillage qui parfois, mènent à des chemins insoupçonnés mais terriblement réjouissants ! Pour ma part, je n’écris pas avec des certitudes, des plans, des garanties de « résultats ». J’écris avec une envie que j’évite de trop ligoter, et en étant attentive à ce qui apparaît, ce qui provient de l’écriture elle-même, l’idée se précise. J’observe puis j’oriente, réajuste, prolonge ou retranche. C’est en passant par l’écriture et ses mouvements, ses propres paramètres, que le sens trouve sa forme juste.

Crédit photo : Roger Legrand

Consultez les prochains événements à l’Université du Havre

Voir l'agenda

Les thématiques les plus populaires

Trajectoires Flash Focus Web TV