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MISIA FORLEN DOCTORANTE DANS LE CADRE DU PROGRAMME RADIAN

Mis à jour le : 05/12/2023

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Misia Forlen doctorante RADIAN au laboratoire IDEES – UMR CNRS évoque son parcours et le sujet de sa thèse : “habiter la zone”.

Pourriez-vous nous en dire un peu plus à propos de votre parcours de formation et de ce qui vous a amené à souhaiter vous engager dans un travail de recherche ?

Pour ce qui est de ma formation, j’ai obtenu mon diplôme de l’école d’architecture de la ville et des territoires de Marne la vallée (Paris-Est) en 2015.
Entre ma Licence et mon Master j’ai commencé à travailler sur des questions de mal-logement et d’habitat dit “non-ordinaire” en Amérique du sud, car j’y ai habité durant 2 ans dans le cadre de mes études.
Ensuite j’ai mené un travail, à la fois de recherche, d’analyse et d’actions concrètes sur le terrain où j’intervenais dans des bidonvilles qui se situaient autour de l’école d’architecture. Cela a fait l’objet de mon mémoire et de mon diplôme d’architecture. J’ai réalisé ce diplôme en trio, ce qui est assez rare pour un titre d’architecture, et notre projet s’est vu récompensé d’un prix de l’académie des beaux-arts et a été exposé à la biennale de Venise.

Par la suite, j’ai travaillé dans des associations culturelles et artistiques à la fois en Normandie et dans la métropole lyonnaise. C’est à ce moment-là qu’est née la question du lien de l’habitat non-ordinaire associé à des problématiques liées au travail. L’un des projets marquant a été lorsque je suis allée travailler à Flamanville auprès d’ouvriers nomades du nucléaire qui étaient logés dans des campings. Ma thèse est pour moi le moyen d’approfondir cette question des enjeux de l’habitat lié à la mobilité du travail.

Doctorante Radian chez IDEES, pouvez-vous nous en dire plus sur ce doctorat et l’obtention de cette bourse ?

RADIAN ( Recherches en Art, Design, Innovation, Architecture en Normandie ) est un programme doctoral, de recherche et de création artistique qui a la particularité d’associer à fois des écoles d’art et d’architecture à des écoles doctorales. Je suis donc codirigée dans ce travail par Arnaud Le Marchand, attaché au laboratoire IDEES, et Bruno Proth, professeur à l’école d’architecture de Normandie à Rouen. RADIAN c’est aussi une bourse de la Région qui est versée via les écoles d’arts et d’architecture. Pour obtenir cette bourse, il faut passer un concours et dans ma promotion nous ne sommes que 3 boursiers RADIAN.

Ce doctorat a un double attendu : il s’agit à la fois de produire une recherche académique classique, mais aussi une création, dans mon cas des productions audiovisuelles. Le processus du film permet de faire avancer la recherche. Ce n’est pas seulement une restitution du sujet de la thèse en images, il s’agit réellement d’un processus actif de recherche et de création. Et enfin, il y a un troisième type de production que nous devrons restituer, qui est un journal de bord. Pour cela, j’ai fait le choix de réaliser une carte interactive qui permet à la fois de recenser des notes, mais aussi des images de repérages ou encore des sons.

Pourriez-vous nous parler de votre thèse “Habiter la zone”

Habiter la zone est une thèse que j’ai commencée en 2020 et qui a un double objectif : analyser et filmer l’articulation entre l’habitat et la mobilité du travail dans le secteur de l’industrie et plus précisément dans des Zones Economiques Spéciales. Il s’agit de zones franches dans lesquelles les entreprises vont bénéficier de lois fiscales plus avantageuses que celles pratiquées dans le reste du pays.

Pour comprendre ce phénomène qui est nouveau en France j’ai plusieurs terrains de comparaison. Le point de départ de cette recherche est Port-jérôme-sur-Seine qui se situe entre Rouen et Le Havre. C’est ici qu’a été créée la 1ère zone économique française. Ensuite, il y a Flamanville, qui n’est pas une zone économique spéciale mais qui représente les prémices de ces zones. J’y ai tourné des entretiens, des scènes de vie dans des lieux fréquentés par des travailleurs et travailleuses. Le troisième terrain de comparaison est la Pologne, où sont développées depuis les années 90 une dizaine de zones économiques spéciales, et une centaine de sous-zones ce qui permet une comparaison à l’échelle européenne de ce système.

Le projet est de créer un dispositif filmique adapté pour chaque terrain d’analyse. Par exemple, pour le projet réalisé en Pologne, je travaille à partir de vidéos Youtube qui ont été tournées par des ouvrières dans les usines de ces zones économiques spéciales. Ces ouvrières créent des chaînes Youtube et réalisent des tutos à destination d’autres travailleurs, souvent africains et asiatiques, qui souhaiteraient venir travailler en Europe via l’entrée dans les usines polonaises. Il s’agit donc ici d’un travail de collecte d’analyse et de montage.

Quels sont vos projets à venir ?

À court terme, Habiter la zone est un gros projet qui comprend un ensemble de sous-projets, qui ont chacun leur existence propre et que je vis comme des projets différents. Pour chacun des films il faut trouver des financements, des cadres de réalisations et d’existences.

Au-delà du projet qu’est “habiter la zone” , le doctorat me permet de commencer à faire de l’enseignement dans des écoles d’art, mais aussi dans des écoles d’architecture ou encore à l’université. Cette année, j’interviens dans le cadre du Master HALIS (Habitat, Accès au Logement, Ingénierie sociale) avec un cours d’initiation à la vidéo dans le cadre sociologique et urbain, ce qui est en totale adéquation avec ma thèse RADIAN.

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