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Journée d’étude – Saisonniers et Intérimaires, nouvelles pratiques, nouvelles temporalités: ruptures et solidarités

Mis à jour le : 05/12/2023

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Organisée par le laboratoire Identité et Différenciation de l’Espace, de l’Environnement et des Sociétés (IDEES), cette journée d’étude intitulée “Saisonniers et Intérimaires, nouvelles pratiques, nouvelles temporalités: ruptures et solidarités” aura lieu le 20 mars 2023 à l’Université Le Havre Normandie, salle Madeleine de Scudery au PRSH.

Résumé scientifique :
L’attention portée aux salariés saisonniers est une tradition ancienne de l’étude du travail par les sciences sociales. On peut la faire remonter à Seasonal Trades , publié en 1913 par Webb et Freeman, à une époque ou plus de la moitié des emplois industriels au Royaume-Uni étaient considérés comme saisonniers. Certaines entreprises, (fabrication de cycles, parapluies etc.) avaient des fermetures périodiques et liées aux saisons des marchés. Le travail saisonnier n’était donc pas minoritaire, mais il était encore mal distingué du travail indépendant ( les isolés) ou du travail à domicile, (dans la confection par exemple). Ces études permirent notamment d’avancer dans la conception des droits à l’indemnisation du chômage, mais furent aussi l’occasion de réflexions abstraites sur les rythmes économiques, et les solidarités entre travail et non travail.

Après des efforts de lissage des temps de travail, dans le second XX siècle, et de permanentisation de la main d’œuvre dans les grandes entreprises, le travail intermittent a fait un retour, sous une grande diversité de formes. Si le travail saisonnier s’est développé dans l’agriculture, il y a pris aussi la forme récente du travail détaché: il s’est étendu dans l’espace. Tandis que des pratiques plus locales changeaient elles aussi, remettant en cause des formes d’habitat et d’autres catégories de l’action publique.

La spécialisation sectorielle par exemple, est contournée par cette figure du saisonnier passant de l’agriculture au tourisme, ou encore au transport de marchandises. Le travail saisonnier revient dans l’industrie, le BTP, là encore en lien avec le travail détaché mais aussi sur des bases nationales. On le rencontre dans l’enseignement ou pour des emplois temporaires dans des polices municipales. Tandis que l’intérim, plus pratiqué dans l’industrie, lui aussi évolue et s’hybride, par exemple dans certains grands chantiers ou zone économique spéciale. Il est donc particulièrement utile de confronter les recherches de terrain et les efforts de théorisation pluridisciplinaire autour de ces objets, toujours renaissant que sont le travail saisonnier et le travail intérimaire. En effet, la progression des contrats saisonniers peut être vue comme une forme de négation de la précarité, car ce type de contrats ne donne pas droit à des primes, supposé être régulier, il impliquerait une forme de prévoyance de la part des salariés eux-mêmes. Tandis que l’intérim signale une fin de l’intégration à l’entreprise, dans un contexte de renégociation des droits sociaux.

Cependant, le retour de la saisonnalité peut signifier aussi d’autres ruptures des temporalités de la production, et appeler à penser des régulations nouvelles. Ces formes de travail atypiques portent en elles aussi le renouveau du syndicalisme transnational, et l’émergence de nouvelles solidarités. Cette journée vise à explorer ces pistes notamment à travers la présentation de cas concrets et situés.

Programme provisoire – Interventions envisagées :

  • 9h Accueil café Salle du PRSH
  • 9h30 -10h HArnaud Le Marchand ( UMR-CNRS-IDEES) “Les travailleurs saisonniers dans les sciences sociales depuis 1913: du chômage à la pénurie”
  • 10h – 10h30 Béatrice Mésini ( CNRS- LEST) “En contrats de saison ou en contrats de mission dans l’agriculture provençale, la vulnérabilité des travailleur·s agricoles étranger·es en Provence”
  • 10h30 – 11h Frédéric Decosse (CNRS LEST) “Comparer travail saisonnier et intérimaire, le cas de l’Entreprise de Travail temporaire :Terra Fecundis
  • Pause 11h – 11h15
  • 11h15 – 11h45 Gaella Loiseau « Des marges à la centralité urbaine : quelques activités saisonnières des Gitans sédentaires à Montpellier »
  • 11h45 – 12h15 Émilie Auger (Centre Emile Durkheim Bordeaux) “Carrières de jeunes saisonniers nomades dans le Médoc”
  • Pause déjeuner
  • 14h – 14h30 Gaella Loiseau (UMR-INNOVATION-INRAE) « l’accès à la qualification des gens du voyage par le travail intérimaire ».
  • 14h30 – 15h Nicolas Larcher ( UMR-CNRS-IDEES) “Remarques sur le travail dans la filière sucrière.”
  • 15h15-30h Misia Forlen ( UMR-CNRS-IDEES) “Intérimaires dans les zones économiques spéciales en Pologne et en France”
  • Discussion générale

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