Thomas Vaisset - Maître de conférences en histoire contemporaine et chercheur au sein du laboratoire IDÉES
mardi 13 juin 2023 à 09:00
Thomas Vaisset, maitre de conférences en histoire contemporaine, membre du laboratoire IDEES et codirecteur du Pôle maritime de la MRSH de Caen revient sur son parcours et nous parle l’objet de ses recherches.
Pourriez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?
J’ai un parcours à la fois classique et un peu original. Classique, car après l’obtention de l’agrégation, j’ai préparé une thèse de doctorat tout en exerçant dans le secondaire. Original, car après trois ans en collège et en lycée, j’ai été détaché au Service historique de la Défense au château de Vincennes. C’est un poste un peu particulier, articulé autour de trois missions principales : une mission d’expertise en histoire pour le cabinet du ministre, les états-majors et les forces ; des charges d’enseignement dans les écoles de formation initiale (École navale pour moi) et à l’École de guerre ; des missions de recherche en valorisant les très riches archives conservées par le ministère des Armées.
C’est en septembre 2019 que j’ai rejoint l’université comme maître de conférences en histoire contemporaine.
Dans quelle(s) structure(s) de recherche œuvrez-vous aujourd’hui ?
J’appartiens au laboratoire IDEES (Identité et différenciation de l’Espace, de l’Environnement et des Sociétés) qui est une unité mixte de recherche. Ce laboratoire est pluridisciplinaire et regroupe des chercheuses et des chercheurs des trois universités normandes. Je suis également co-directeur du Pôle maritime de la MRSH de Caen.
Quels sont les objets de votre recherche et quels sont vos objectifs ?
Je suis un historien du fait guerrier et du maritime dont les problématiques, centrées sur l’histoire du fait naval, croisent les questions portuaires et coloniales ainsi que l’histoire des relations internationales. Mes travaux portent donc sur la politique navale et notamment la question des ports-arsenaux métropolitains et coloniaux ; les deux guerres mondiales et les sorties de guerre ; la diplomatie navale en période postcoloniale et enfin les usages du passé, l’étude de l’écriture de l’histoire navale et les enjeux patrimoniaux du monde maritime et naval.
Le territoire maritime havrais construit-il un axe d’études dans vos recherches ?
Évidemment, dans la mesure où Le Havre est historiquement l’un des grands ports français et que la ville est profondément marquée par les guerres, à commencer par la Seconde Guerre mondiale, mais pas exclusivement.
La ville du Havre possède d’ailleurs des ressources très importantes en matière d’histoire maritime. Sont en effet conservées, au sein de l’Établissement public de coopération culturel French Lines & Compagnies, les archives des grandes compagnies maritimes qui sont des vecteurs autant que des acteurs des mondialisations. L’établissement conserve également une riche collection d’objets à la très grande valeur patrimoniale. La proximité de ces ressources est une chance pour l’université.
Quels sont vos projets à venir ?
Je suis le porteur d’un projet de recherche financé par la Région Normandie intitulé « Marcomo » (Marines marchandes au cœur de la mondialisation) qui vise à mieux connaître l’histoire tant des flottes commerciales que des compagnies maritimes, et de leur intégration au monde aux XIXe et XXe siècles (https://steamer.hypotheses.org/)
Je termine également une série de travaux consacrés à l’arrêt des combats et aux sorties de guerre, avec la publication de deux ouvrages que j’ai co-dirigé (Cessez-le-feu, cesser les combats ? De l’époque moderne à nos jours aux Presses du Sepentrion, paru en septembre 2022 et Soldiers in Peacemaking. The Role of the Military at the End of War, 1800-present à paraître cet automne chez Bloomsbury).
Enfin, je participe à un projet de recherche interdisciplinaire et international de chercheurs de diverses disciplines (histoire, archéologie, anthropologie sociale ou biologique, sociologie, droit, médecine, science des archives, philosophie …) qui s’intéresse aux pertes de guerre (War Losses and Casualties : https://warlosses.hypotheses.org/). À ce titre, j’ai récemment travaillé sur les inhumations des victimes des bombardements du Havre de septembre 1944 et avec une collègue je commence une recherche consacrée à l’histoire du cimetière marin de Mers el-Kébir et des dépouilles qui y sont inhumées.
Mise en ligne : 15-06-2023 - Mise à jour : 04-07-2023