Au sein de sociétés dans lesquelles l’enseignement des langues et des civilisations anciennes est en constant recul, l’écran, que ce soit celui du cinéma, celui de la télévision, celui de l’ordinateur, voire celui de la console de jeu, est sans conteste devenu l’un des principaux vecteurs de l’imaginaire associé à la période antique.
L’historien ne saurait donc négliger l’étude de la production cinématographique et télévisuelle qu’au risque d’ignorer de quelle étoffe est faite l’Antiquité telle que la rêvent ses contemporains. Lorsqu’ils évoquent l’Antiquité, cinéma et télévision recyclent nombre d’images et de clichés élaborés bien avant la projection publique fondatrice des frères Lumière le 28 décembre 1895. L’historien qui s’intéresse à ces moyens de diffusion de l’imaginaire et de la culture antiques prendra toutefois garde de ne pas limiter son analyse à une simple quellenforschung : en effet, tant le cinéma que la télévision ont élaboré, tout au long du siècle passé, leurs propres modes de représentation de l’Antiquité, et c’est précisément l’objet de cette journée d’étude que de les explorer, en même temps que les figures de style qui leur sont associées. Puisqu’il ne saurait être question, en une seule journée, d’épuiser un si vaste sujet, quatre grandes thématiques ont été privilégiées par les organisateurs, pour leur pertinence par rapport au corpus filmique et télévisuel, ainsi que pour les recoupements possibles entre elles, qui permettent d’assurer une cohérence aux études envisagées : Figures du pouvoir ; Figures de la féminité et de la virilité ; Figures de la sexualité ; Figures de la décadence.
