En 2014, un bidonville dans le quartier de l’Eure inscrivait Le Havre sur la carte d’un phénomène européen : les migrations Roms.
Elles ont occupé de façon paradoxale les débats publics ces quinze dernières années : paradoxale au vu de l’importance relative de ces flux sur le plan numérique, compréhensible si l’on considère que les migrations Roms ont rendu visibles, à travers la forme campement/bidonville, les problèmes croissants de logements. Signant par là un apparent retour de situations connues dans les années 1970, mais dont la mémoire était refoulée. Ces migrations, internes à l’Europe, sont aussi l’occasion d’une réflexion sur la place des minorités dans l’histoire longue du continent. Elles questionnent enfin les mutations sociales et politiques en cours dans les sociétés européennes. Olivier Legros est maitre de conférences HDR en géographie à l’université de Tours ; il a co dirigé au sein de l’ANR le programme Marg_ In (MARGinalisation/Inclusion) sur les migrations Roms. Grégoire Cousin est juriste et anthropologue, chercheur à l’université de Vérone.