Aujourd’hui, huit personnes sur la planète détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale (Oxfam « Une économie au service des 99 % »).
C’est sur ce constat que de nombreux citoyens croient à la mise en place de monnaies locales complémentaires, censées empêcher la fuite de capitaux vers l’économie « non-réelle ». D’autres sont persuadés que l’usage d’une crypto-monnaie, décorrélée du système bancaire, comme le Bitcoin, est la solution.
Internet et les réseaux distribués chamboulent notre vision du monde et de l’économie. La nouvelle économie, collaborative, contributive, participative, sociale et solidaire, est en train de se chercher et des sociétés telles Google, Amazon, Facebook, Über ou Blablacar ne s’y sont pas trompées. Or, comment sont créées ces monnaies ? Et par qui ? Est-ce qu’il s’agit d’un système universel de mesure des valeurs ? Ou d’un outil de domination, de spéculation ?
Quelle forme pourrait avoir une monnaie universelle, où aucun individu n’est privilégié quant au jugement et à la mesure de toute valeur ? De quelle manière pourrions-nous créer la monnaie pour empêcher les crises et permettre les échanges, quelques soient les ressources à disposition ?
Stéphane Laborde a tenté de répondre à ces questions dans un ouvrage sous licence libre : la Théorie Relative de la Monnaie. Cette théorie définit le terme de “monnaie libre” et formalise mathématiquement sa création et ses mécanismes de fonctionnement. Elle a donné naissance, en mars 2017, à une nouvelle monnaie, après 10 ans de travail. Pierre-Jean Chancellier, Université du Havre, Normandie, reviendra sur ces éléments.