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Gaëlla Loiseau, Doctorante en Sociologie – Portrait

Mis à jour le : 05/07/2023

Trajectoires

Il y a quelques mois Gaella Loiseau publiait aux côtés de Grégoire Cousin, Laurent Viala, Dominique Crozat et Marion Lièvre un ouvrage revenant sur l’habitat temporaire intitulé « Actualité de l’habitat temporaire. De l’habitat rêvé à l’habitat contraint » ; une prouesse rare pour une doctorante. A cette occasion Gaëlla Loiseau qui réalise sa thèse dans le cadre d’un contrat doctoral financé par le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a accepté de revenir sur son parcours.

Pourriez-vous présenter votre parcours universitaire en quelques mots ?

Après des études d’ethnologie (Université de Bordeaux) et de Sociologie (Université Paris-Est Créteil) j’ai eu une expérience professionnelle d’une dizaine d’année comme médiatrice départementale auprès des gens du voyage à l’issue de laquelle j’ai validé un Master en droit public à Montpellier, qui m’a permis de ré-intégrer le cursus universitaire et de m’inscrire en thèse de sociologie à l’université du Havre.

Pourriez-vous nous en dire plus à propos de l’ouvrage “Actualité de l’habitat temporaire. De l’habitat rêvé à l’habitat contraint” ?

Le colloque interdisciplinaire que j’ai organisé à Montpellier en octobre 2013 avec Dominique Crozat (géographe), Grégoire Cousin (juriste), Laurent Viala (architecte), Marion Lièvre (ethnologue) et Anne Cloarec (juriste) a réuni les spécialistes de l’habitat léger et mobile autour de plusieurs problématiques publiques que cet objet soulève (la question de la mobilité, les difficultés à démêler la sphère publique et privée, le rapport au sol, etc.). Nous avons organisé ces deux journées dans un esprit à la fois convivial (entrée libre) et pointu, rassemblant des chercheurs mais aussi des acteurs associatifs et politiques. Le tout fut très stimulant et déboucha sur l’envie de poursuivre dans ce même esprit « mobile » avec une publication numérique et en accès libre. Ce projet coïncida avec la volonté de la maison d’édition Terra d’ouvrir la collection « humanités numériques », qui fut inaugurée lors de la parution de notre ouvrage Actualité de l’Habitat Temporaire. De l’habitat rêvé à l’habitat contraint, que je vous invite à consulter ici.

Vous êtes actuellement inscrite en doctorat, quel est votre objet de recherche ?

Je travaille sur la place et les processus de construction identitaire des gens du voyage dans la société française. L’observation et l’analyse des conflits liés aux usages des espaces publics et privés par les gens dont l’habitat permanent est mobile, le fonctionnement des espaces de vie voyageurs, des lieux de haltes formels et informels, la manière dont ces lieux sont investis par les voyageurs mais aussi par les gestionnaires qui y travaillent ou par les acteurs publics, constituent une part importante de mes travaux. Je m’intéresse également à l’impact de la dimension matérielle de la mobilité dans les interactions entre nomades et sédentaires, incluant les usages des médias sociaux. Enfin, dans l’analyse des processus d’identification « voyageurs » j’intègre les interconnexions ou « branchements » qui se produisent à partir du mode de vie des gens du voyage, soit par l’angle juridique, soit par l’usage des espaces ou de l’habitat, soit par les transactions culturelles qui s’effectuent parfois en ayant recours à certaines idéologies « nomades » (autonomie, liberté, etc.).

Dans quelle structure de recherche évoluez-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui je suis membre du laboratoire IDEES-Le Havre / UMR 6266 qui travaille notamment sur les questions de mobilité. Je suis aussi attachée à l’école doctorale 556 Homme Sociétés Risques Territoires (HSRT). Je travaille aussi comme « doctorant conseil » au sein du Laboratoire d’études et de Recherche sur l’Intervention Sociale (LERIS) qui fait appel à mes compétences de chercheuse dans le cadre de deux études. L’une commanditée par la Fondation Abbé Pierre sur l’habitat léger et la “cabanisation” dans la région Languedoc-Roussillon. La seconde est une recherche-action menée à l’échelle européenne (9 pays) sur la participation des jeunes roms et voyageurs, qui me permet d’expérimenter des méthodes issues de l’éducation populaire.

Quels sont vos objectifs en recherche dans les prochaines années ?

Je compte terminer mon web-documentaire intitulé « Des Aires ». C’est un projet de valorisation de mes recherches sur l’habitat mobile que je mène depuis 2011. Sa sortie est prévue pour fin juin 2016. Une séance de présentation sera programmée à la Bibliothèque universitaire du Havre. Je compte ensuite rédiger et soutenir ma thèse et j’espère pouvoir poursuivre avec un post-doctorat qui me permettra d’élargir mes recherches à d’autres contextes géographiques ou sociaux.

Quels conseils donneriez-vous aux doctorants de l’université du Havre ?

La nécessité du chercheur de travailler en autonomie suppose de savoir se constituer un réseau solide qui soit le plus ouvert et le plus diversifié possible. Je conseillerais aux doctorants de trouver leur place en tant que chercheur dans la société civile (au sein de structures ou de réseaux plus ou moins formalisés), ce qui permet non seulement d’asseoir leur posture mais également d’ouvrir des pistes de recherche voire de nouveaux « terrains d’enquête ». D’autre part, je ne peux qu’inciter les doctorants de l’université du Havre à solliciter l’aide des services administratifs de l’université pour initier ou développer des projets de recherche ou de valorisation de leurs travaux, comme j’ai pu le faire pour mon web-documentaire qui a reçu le soutien non seulement de mon laboratoire, mais aussi de l’UFR Lettre et Sciences Humaines, de la Bibliothèque universitaire et du service culturel de l’université du Havre.

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