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Colloque – Le projet d’installation d’un terminal méthanier flottant dans le port du Havre : contexte et enjeux juridiques

Mis à jour le : 05/12/2023

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Organisé par le Centre de recherche sur les mutations du droit et les mutations sociales (CERMUD), ce colloque intitulé “Le projet d’installation d’un terminal méthanier flottant dans le port du Havre : contexte et enjeux juridiques ” aura lieu le jeudi 6 et vendredi 7 avril 2023.

Au printemps 2022, les journaux économiques ont dévoilé l’existence d’un projet d’installation d’un terminal méthanier flottant, ou FSRU (Floating Storage and Rregasification Unit), dans le port du Havre, dont la mise en service est prévue pour l’hiver 2023-2024. Lieu : Université Le Havre Normandie Pôle de recherche en sciences humaines et sociales (PRSH) Salle Madeleine de Scudéry Lien visio conférence : 6 avril 2023 https://zoom.us/j/98632813376 ID de réunion : 986 3281 3376 7 avril 2023 https://zoom.us/j/96229136959 ID de réunion : 962 2913 6959 Discuté entre le ministère de la Transition écologique, HAROPA, TotalEnergies et GRTgaz, le projet a donné lieu à une première décision concernant le choix de la localisation des infrastructures, quai de Bougainville, à proximité de l’écluse François Ier, de plusieurs sites classés Seveso et de l’entrée de Port 2000. Le 3 août, par décision préfectorale, ces travaux ont été dispensés d’évaluation environnementale. La loi du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat l’a ensuite soumis à un régime particulier (articles 29 et 30). Depuis, plusieurs décisions administratives ont été prises permettant le lancement des travaux. Ce projet industriel d’installation d’un terminal méthanier flottant dans un port français est inédit. Il intervient dans le contexte de l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie mais aussi du réchauffement climatique nécessitant un abandon des énergies fossiles, et alors même qu’existent en France déjà plusieurs terminaux méthaniers terrestres (Dunkerque, Fos-sur-Mer, Montoir-de-Bretagne) et que d’autres ont été abandonnés dans les dernières années (Le Verdon-sur-Mer, Antifer). Aussi soulève-t-il plusieurs séries de questions juridiques nouvelles que le colloque entend analyser (voir programme). D’abord, un FSRU est un objet nouveau en droit français, en particulier pour le droit de l’environnement. Il conviendra d’éclaircir les qualifications juridiques applicables au projet, entre installation classée pour la protection de l’environnement (pour la partie terrestre des installations) et navire soumis à la réglementation internationale et nationale (pour leur partie maritime). Les régimes juridiques qui en découlent ne présentent pas nécessairement de similitudes en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Ensuite, le projet interroge également du point de vue de sa constitutionnalité. Le Conseil constitutionnel relève, d’une part, qu’il permet d’assurer l’approvisionnement en gaz de la France suite à l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie, ce qui relève d’un intérêt fondamental de la Nation ; d’autre part, en soutenant la production et la consommation d’énergie fossile, il met aussi en cause la préservation de l’environnement inscrite dans la Charte de l’environnement de 2004 ; il a par conséquent assorti la constitutionnalité des dispositions contestées à l’existence d’une « menace grave sur la sécurité d’approvisionnement en gaz » (CC, déc. n° 2022-843 DC, 12 août 2022, §12). Enfin, des règles juridiques particulières encadrent le projet. C’est le cas en matière de recours contentieux des décisions administratives liées au projet (D. n° 2022-1275 du 29 septembre 2022). Sont modifiées des règles importantes en matière de respect du droit au procès équitable (notamment le double degré de juridiction). Par ailleurs, l’exploitation du terminal méthanier flottant présente des caractéristiques singulières : pour TotalEnergies, la rentabilité financière du projet implique que soit réservée à sa filiale TotalEnergies LNG Services France (TELSF) l’exploitation de 50% des capacités du terminal méthanier, excluant ainsi partiellement les tiers d’un libre accès à l’infrastructure (v. la délibération n° 2022-302 du 24 novembre 2022 de la Commission de régulation de l’énergie). Le projet soulève encore d’autres questions, qu’il s’agisse d’examiner les réglementations juridiques maritimes applicables en matière de protection de l’environnement, celle applicable en matière de sécurité portuaire (études de danger, zone d’accès restreint, règlementation pour le transport et la manutention des marchandises dangereuses dans les ports maritimes), mais aussi le droit du travail applicable (des marins sont affectés sur un FSRU), le droit de la domanialité publique (empiètement de l’emprise terrestre du projet sur l’activité du terminal roulier), la compatibilité du projet avec les engagements juridiques de la France en matière climatique, ou même les enjeux du développement du gaz naturel liquéfié dans le secteur maritime au prisme du réchauffement climatique. Le colloque est en accès libre aux étudiants et universitaires ; il est ouvert sur inscription pour les autres publics.

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