Cedric Hameni fera un exposé lors du séminaire coorganisé par le LMAH et le SFBT. Il se déroulera le mercredi 7 juillet à partir de 17h à l’université Le Havre Normandie en salle G001 et sera retransmis en visioconférence.
Titre : Modélisation mathématique de la pandémie de COVID-19 dans le contexte de l’Afrique subsaharienne : une prévision à court terme au Cameroun et au Gabon
Résumé : Dans ce travail, nous proposons et analysons un modèle compartimental de la COVID-19 pour prédire et contrôler l’épidémie. Nous proposons d’abord une formule mathématique complète pour la transmission dynamique de la COVID-19 dans le contexte de l’Afrique subsaharienne. Nous fournissons les propriétés de base du modèle et calculons le numéro de reproduction de base ℛ0 lorsque les valeurs des paramètres sont constantes. Après, en supposant une mesure continue du nombre hebdomadaire de nouveaux cas de COVID-19 détectés, de personnes nouvellement décédées et de personnes nouvellement rétablies, l’Ensemble de Kalman filtre (EnKf) l’approche est utilisée pour estimer les variables non mesurées et les paramètres inconnus qui sont présumés dépendre du temps à l’aide de données réelles sur la COVID-19. Nous avons calibré le modèle proposé pour qu’il corresponde aux données hebdomadaires au Cameroun et au Gabon avant, pendant et après le confinement. Nous présentons les prévisions de la pandémie actuelle dans ces pays en utilisant les valeurs estimées des paramètres et les variables estimées comme conditions initiales. Au cours de la période d’estimation, nos résultats suggèrent que ℛ0 est environ 1,8377 au Cameroun, alors qu’un ℛ0 d’environ 1,0379 au Gabon signifie que la maladie ne s’éteindra pas sans mesures de contrôle dans ces pays. De plus, le nombre de cas non détectés demeure élevé dans les deux pays, ce qui pourrait être la source d’une nouvelle vague de pandémie de COVID-19. Les prévisions à court terme montrent d’abord qu’on peut utiliser l’EnKf pour prédire la COVID-19 en Afrique subsaharienne et que la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 va encore augmenter au Gabon et au Cameroun. Une comparaison entre le nombre de reproduction de base des individus humains ℛ0h et du SRAS-CoV-2 dans l’environnement ℛ0v a été effectuée au Cameroun et au Gabon.
Les résultats nous aident à comprendre pourquoi le confinement n’était pas la solution pour faire face à la pandémie au Cameroun, mais était la solution pour y faire face au Gabon et aussi pourquoi la désinfection et la décontamination des lieux infectés et le strict respect des règles d’hygiène sont une solution pour faire face à la pandémie de COVID-19 au Cameroun. Toutefois, les prévisions à long terme révèlent que les cas de COVID-19 détectés joueront un rôle important dans la propagation de la maladie. De plus, nous avons constaté qu’il est nécessaire d’accroître la surveillance en temps en utilisant un programme de sensibilisation, un processus de détection et l’éradication de la pandémie dépend fortement des mesures de contrôle prises par chaque gouvernement.
Cedric Hameni est professeur à l’université de Douala.